Avec un métier, quelle pauvreté ?

Bonjour,


Je me documente sur la spiritualité franciscaine et notamment sur la pauvreté. Je me demande, si, en exercant un métier bien rémunéré, en disposant chez moi d'une télévision, d'un ordinateur, d'une imprimante, d'un scanner , d'un lave-vaisselle etc. je peux, sans faire rire, essayer de vivre la pauvreté franciscaine et, si oui, de quelle façon?

Je suis prof de lettres classiques dans un lycée public et j'ai du mal à saisir comment je peux me dépouiller de biens qui me sont nécessaires pour travailler. Je sais bien qu'il faut envisager aussi la pauvreté du coeur (beati pauperes spiritu) mais peut-être serait-ce un peu trop facile de viser celle-là sans toucher à l'aisance matérielle.

Comme j'ai vu qu'il y avait sur le site plusieurs personnes qui vivaient , seules ou en couples, de la spiritualité franciscaine, je voudrais savoir comment elles font pour "doser" leurs possessions et trouver "la juste pauvreté". J'aimerais que vous me répondiez simplement et de façon très concrète.

Je vous remercie de m'aider,

fanchette.

J'avoue, que c'est parfois déchirant... Chose certaine étant des laïques vivant dans le monde, qui devont gagner notre pain quotidien et en ce 21e siècle il y a des objets qui nous sont indispensables, je dirais qu'avant de me procurer (par exemple) un nouvel ordinateur je m'interrogerai si vraiment et honnêtement si c'est indispensable à la poursuite de mes activités ? et ainsi de suite pour tout autres activités ou équipements qui me seront proposés.

À chacun (e) d'y répondre, personne ne peut répondre pour l'autre.

Est-ce que François demandait au menuisier de ne pas possèder de marteau? François n'a jamais désavoué le travail. Au contraire!

Je ne crois pas que la question de pauvreté évangélique se pose à ce niveau. Elle se pose davantage dans les attitudes de consommateur que nous développons dans le contexte actuel. Tout se doit d'être remplacer rapidement car il y a toujours meilleur et toujours mieux.

Tout repose sur la perpétuelle insatisfaction que nous entretenons par rapport à ce dont nous disposons et c'est là que nous devrions réfléchir la pauvreté évangélique:

Où est notre satisfaction?

Concrètement, nous n'avons jamais eu de voiture neuve. Nous achetons toujours dans l'usagé mis à part quelques vêtements. Notre maison est vieille et toute petite, mais elle suffit amplement à nos besoins. Nous n'effectuons pas de rénovations sans arrêt par désir de toujours plus et toujours plus beau. Nous nous questionnons sur l'utilité de certain appareil avant de les remplacer ou d'en acheter. (Ex.: le lave-vaisselle qui apparement sauvait du temps est devenu une tâche en famille depuis que nous ne l'avons plus et où on prend le temps de discuter.) Et nous essayons d'aller même au-delà en questionnant certaines possessions qui nous semble essentiel et qui ne le sont peut-être pas. Ça dépend de l'idée qu'on s'en fait parfois.

Voici en gros ce qu'on essait de faire, ce n'est pas parfait. On n'a pas la solution à tout, mais on fait des tentatives, on se questionne et on ajuste le tire à mesure qu'on avance.

J'espère que ça vous aidera dans votre réflexion.

Bonjour Fanchette,

Je conviens que peu de personne ont répondu a ton invitation... mais, tout de même y vois-tu plus clair ?
Ma réflexion personnelle se rapproche de celles déjà mentionné.

Amitiés, S

Bonjour serviteur,

oui, je comprends que l'on peut posséder le nécessaire mais qu'avant tout il faut réfléchir, ne pas tout posséder en double, savoir acheter dans les limites du raisonnable, vivre de façon simple. Bref le mot "simplicité" conviendrait peut-être mieux que le mot "pauvreté" pour des gens comme moi, qui, de toute façon, sont des nantis par rapport à certains vrais pauvres, non?

Bisous en Christ,

Fanchette.

Bonjour Fanchette,
le problème de comment mettre en pratique la pauvreté évangélique a été la principale raison de division parmi les Frères Mineurs, jusqu'à arriver, au XVI siecle, à la division entre Frères Mineurs Conventuels, Franciscains et Capucins.
Je crois que l'important est d'etre libre et non "esclave" des choses. Si on pense que Saint François était propriétaire du Mont Alverne... Les biens matériels, comme toute la Création sont bons en soit, mais c'est notre rapport avec eux qui fait la différence.Si ils deviennent des obstacles dans nos relations avec les autres il faut s'en débarasser. Mais faire une règle générale est très difficile, l'histoire des Frères Mineurs le démontre! Chacun doit essayer de faire un effort, en se rappeler que seul Dieu est "toute notre richesse".
Fraternellement.
Jean-Marc

Pour moi la pauvreté évangélique c'est être bien conscient que rien ne m' "appartient" vraiment. La vie me prête ses instruments, et je dois essayer d'en tirer le meilleur. Pour fabriquer du bonheur. Le mien et celui des personnes qui rayonnent autour de moi.
Le seul trésor inestimable, qui m'est donné, le plus précieux, le plus fascinant, c'est l'étincelle de vie qu'il m'appartient d'entretenir jusqu'au bout du voyage, en l'alimentant de douceur, de joie, de force, et de rire.
Tout le reste, ce n'est pas important.
Dans une grotte ou dans un palais, être amoureux c'est magnifique.
Avec des perles d'or sur son habit ou un pagne troué autour de la taille, quand on te dit "je t'aime" c'est délicieux.
La pauvreté évangélique, c'est ne tenir à rien, être prêt à donner tout, et aimer avant tout.
Mireille

Je reconnais personnellement que c'est difficile car je travaille dans un milieu assez spécial, je suis agent de sécurité dans une centrale nucléaire.
Je ne me sens pas heureux dans ce boulot, je le garde car je dois gagner ma vie, mais je sais aussi que ma vie spirituel en prend un coup à cause des horaires de fou.

Je cherche aujourd'hui un autre boulot qui me permettrait de pouvoir
vivre plus ma vocation franciscaine, surtout dans le social ou
l'humanitaire.

Je me confie à vos prières.