L'évangile de ce dimanche 12 août nous parle d'une heure que nous ne connaissons pas.
Bien inspiré, un chanoine de l'abbaye de Saint-Maurice (en Valais, Suisse), a écrit ce texte savoureux et très perspicace, dans le journal de ma région.
Il rejoint ma vision de Dieu et de son attitude envers nous...
Je vous le partage volontiers.
"Tenez-vous prêts : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra." Luc 12, 32-48
Seigneur, pourquoi ce flou ?
Comment concilier tes paroles avec nos habitudes d'accueillir l'autre sur rendez-vous ?
Si nous gérons relativement bien le temps d'accueil de l'autre, le prochain plus ou moins proche, il ne nous semble pas possible de gérer l'arrivée ou la présence du Tout Autre, le Dieu en Jésus Christ dans notre vie.
L'invitation "Tenez-vous prêts, c'est à l'heure où vous n'y penserez pas..." a été très souvent évoquée dans la perspective de l'ultime saut de la mort et non dans la perspective de vivre correctement au quotidien.
Le squelette, le linceul et la faux ont hanté bien des esprits et engendré plus de peur que d'amour !
Un Dieu qui profiterait de l'homme endormi - dans ses errances ou dans son péché - pour lui "faucher" la vie, un Dieu qui devrait attendre un des sommeils de l'homme pour lui ôter la vie, quel pauvre Dieu !
Un Dieu qui en Jésus Christ a donné sa vie pour le salut de l'homme qui viendrait subrepticement anéantir une vie, quelle dérision !
Non, l'heure de Dieu est l'heure de l'amour. Chacun sait que l'amour n'a pas d'heure, car il avance au rythme de l'autre. Deux coeurs qui s'aiment ne comptent pas les appels à la relation.
Se tourner fréquemment vers le Seigneur en lui demandant : "Tu as quelle heure ?" c'est déjà entendre sa réponse : "Il est l'heure de s'aimer". Oui, pour Dieu c'est toujours l'heure d'aimer.
Régler nos vies à l'heure du Christ ressuscité, c'est laisser nos coeurs battre, à la seconde près, de tout son Amour.
Petite question : "Pourquoi plaçons-nous si souvent notre coeur et nos vies sous le "mode veille" ? Est-ce pour économiser nos énergies ou pour ne pas être dérangés ?"
Chanoine J.P. Amoos