Après la mort de l'abbé Pierre

Sujet: Après la mort de l'abbé Pierre Lun 22 Jan 2007 - 10:53

Le combat d'un homme contre la misère et l'exclusion

Henri Grouès est né à Lyon, d'une famille aisée et pieuse. A 17 ans et demi, il devient moine franciscain. En 1931, il renonce à tout héritage et entre chez les capucins sous le nom de Frère Philippe. Ordonné prêtre en 1938, il devient vicaire de Grenoble en 1939.

En 1939, il est mobilisé comme sous-officier dans le train des équipages. En juillet 1942, deux juifs pourchassés par la gestapo lui demandent de l'aide. Il découvre alors les persécutions et s'engage immédiatement dans la lutte. Très vite, il apprend à faire des faux papiers pour les sauver. En août 1942, il commence à faire passer des juifs en Suisse. Il aide les réfractaires du STO (service du travail obligatoire). Il devient une haute figure de la Résistance. Obligé de vivre dans la clandestinité, il prend le nom de l'abbé Pierre. En 1944, il rejoint le général Charles de Gaulle à Alger

Après la guerre, il est député de Meurthe-et-Moselle aux deux Assemblées Nationales constituantes. En 1949, il fonde l'association Emmaüs pour venir en aide aux déshérités, particulièrement les sans-abri. Ces communautés se financent par la vente de matériel et d'objets de récupération. C'est une organisation laïque qui a le souci d'aider les plus pauvres à sortir de leur misère et à retrouver leur dignité. Répondant un jour à un homme politique d'extrême droite, il lui a dit qu'il s'était payé de luxe de faire des exclus des donateurs.

L'abbé Pierre a acquis sa notoriété en hiver 54. Les sans-abri mouraient de froid dans les rues : Le 1er février, il lance son appel sur les antennes de Radio Luxembourg : « Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée. Devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre les hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous en prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l'âme commune de la France, merci ! Chacun de nous peut venir en aide aux sans-abri. Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain : 5000 couvertures, 300 grandes tentes américaines, 200 poêles catalytiques. Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse, ne couchera ce soir sur l'asphalte ou les quais de Paris. Merci.» Cette "insurrection de la bonté" rapporta 500 millions de francs.

Tout au long de ces dernières années, malgré la maladie et l'âge, il ne cesse de bousculer les autorités en place (de droite et de gauche) en réquisitionnant les logements laissés vides par leur propriétaire. En février 2004, il lance un nouvel appel à la solidarité. En fait, cette croisade en faveur des plus pauvres n'a jamais cessé tout au long de sa vie.

Hospitalisé au Val de Grâce, il meurt le 22 janvier au terme d'une vie bien remplie. Ce qui fait la valeur d'une vie, c'est ce combat pour sauver des vies et pour aider les exclus à retrouver leur dignité ; c'est l'amour de tous les jours pour tous ceux qui nous entourent, un amour qui ne se contente pas de belles paroles mais qui agit. Accueillons ce témoignage comme un testament qui nous est confié. L'abbé Pierre a rendu sa "tenue de service". A nous de prendre le relais.

Sujet: Re: Après la mort de l'abbé Pierre Lun 22 Jan 2007 - 12:07

Je te remercie Jean de nous avoir fait connaître cette triste nouvelle et en même temps une grâce pour lui de retrouver celui qu'IL aime par dessus tout.
Rendons grâce à Dieu pour ce témoin de notre temps.

Paix et joie, Richard

Sujet: Re: Après la mort de l'abbé Pierre Lun 22 Jan 2007 - 21:16

Voici le message qu'une amie qui, ayant travaillée avec l'Abbé Pierre me partageait à la suite de l'annonce.

Citation :: Salut Richard,
Merci de ton beau message pour le décès de mon cher Abbé Pierre, RICHARD et de ton message aussi.

C'est une immense perte pour l'humanité entière, mais il a tellement fait un beau grand bout de chemin!.... Vraiment je crois qu'il a mis tout le poids de son immense humanité dans chacune de ses actions, tous les jours de sa vie. C'est sûrement ça être un saint. Il disait souvent:
Quand on a une main dans la main des pauvres, on a l'autre dans la main de Dieu... et quand on arrivera pour les grandes vacances, on sera en terrain connu!

Il est enfin arrivé aux grandes vacances auxquelles il aspirait depuis de si nombreuses années. Qu'il s'y repose enfin dans le sein de Dieu!

ALINE

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