Accompagner, c'est aimer en silence

Sujet: Accompagner, c'est aimer en silence Dim 24 Sep 2006 - 10:22

Lu dans le hall d'entrée d'un hôpital de Bruxelles :

<< Si je pouvais te porter à travers le fossé
de tes souffrances et de tes angoisses,
je te porterais durant des heures et des jours...

Si je connaissais les mots pour répondre à tes questions
au sujet de la vie, de l'amour et du bonheur,
je te parlerais durant des heures et des jours...

Si je pouvais guérir ce qui se passe dans ton coeur :
ton impuissance, ta nostalgie, ta colère, ton chagrin,
je resterais à tes côtés durant des heures et des jours...

Mais je ne suis pas plus grand, pas plus fort que toi
et je ne sais pas tout et je ne peux hélas pas grand chose,
je ne suis qu'un ami sur ta route durant des heures et des jours...

Seulement, je souhaite que tu le saches :
tu n'es jamais seul pour te battre ou pour pleurer
puisque tu as un ami durant des heures et des jours...
jour après jour. >>

Ces paroles me font du bien. Qu'il est bon d'avoir un ami, une amie, comme celui-là, qui reste des heures et des jours, parfois des nuits... à me parler de la vie, de l'amour, et du bonheur, à me rassurer dans mes angoisses, mes doutes et mes hésitations, à prier avec moi le chant du pèlerin sur la montagne, à dire et à redire que nous sommes créés par amour et pour aimer, à désigner au bord du monde tout ce qui est lumière et paix, tendresse, bonheur, vérité.

Pour cet ami, pour cette amie, d'ici ou d'ailleurs, je veux être infiniment reconnaissante, durant des heures et des jours... Et pour lui dire merci, j'essaierai d'être heureuse, comme je peux, au gré des vents de pluie et des cascades de soleil, durant des heures et des jours... sunny

Mireille

Sujet: Re: Accompagner, c'est aimer en silence Lun 25 Sep 2006 - 4:01

Bonjour Mireille, et merci pour cette belle page. C'est une vrai définition de l'accompagnement qui demande beaucoup d'empathie , d'amour, mais aussi du recul (la paix intérieure), ce n'est pas si simple!
Corinne.

Cette réflexion est très touchante. Merci de nous l'avoir partagé.

Sujet: Re: Accompagner, c'est aimer en silence Dim 4 Mar 2007 - 21:38

Voici un témoignage que j'ai trouvé quelque part sur le net...

Le chemin vers le suicide…

Je viens mette une opinion ici sous un faux nom et je ne nomme pas de personne, car je ne veux pas être reconnue. Tout ce que je peux dire, c'est que je suis une personne reconnue handicapée. Avec la teneur de mes propos, vous comprendrez pourquoi, il m'est préférable de conserver l'anonymat tout en lançant ce cri qui j'espère sera lu par les responsables des campagnes contre le suicide. Le but de mes propos n'est pas d'accuser, mais de FAIRE OUVRIR LES YEUX.

Souvent, on entend dire : "un "tel" ou une "telle" s'est suicidée, il devait y avoir de la drogue là-dedans". Savez-vous qu'une partie des gens qui se suicident ont crié à l'aide avant de commettre leur acte de désespoir ? Ils laissent des messages autour d'eux et souvent ces cris ne sont pas décodés. Je vis présentement des instants difficiles et je ne prends ni drogue ni alcool. J'ai crié à l'aide vers plusieurs organismes du milieu qui se disaient désolé de ne pouvoir m'aider. À leurs yeux, ma situation leur paraissait urgente. Je leur ai même dit que je songeais au suicide.

J'ai crié à l'aide aux alentours de moi. Cette personne bien en vue dans la société a daigné rappeler à la maison pour me dire : "Tu es malade. Fais-toi soigner. Tu es lourde pour ton entourage." Merci mon Dieu. Merci pour ces gentilles paroles à 22 heures un soir de novembre, ces paroles qui résonnent encore dans ma tête. Personne n'a bougé. La solitude me tient toujours compagnie. Personne ne voit l'ampleur de mon drame. Tout semble si incroyable. Et si je l'écrivais, je passerais sûrement pour menteuse, car ces choses-là ne peuvent pas arriver. Les apparences montreraient le contraire, tout le contraire. Je serais identifiée. Les gens sauraient ce qui se passe et ils me pointeraient du doigt, car j'aurais écrit la vérité.

Aujourd'hui, je suis plus basse moralement que lorsque j'ai crié à l'aide. Je dors le jour pour ne plus affronter cette réalité. Le poids du fardeau écrase mes épaules. Cette douleur morale est insupportable. J'ai plusieurs fois songé au suicide comme solution. Un jour quelqu'un a dit que la souffrance a les mêmes effets que l'alcool, car elle embrouille le cerveau et rend les décisions difficiles à prendre. Je crois que les personnes qui se suicident ont le goût de vivre autant que les autres. Le hic, c'est qu'elles ont des problèmes et elles ne voient pas comment s'en sortir, alors elles posent ce geste. Si je suis derrière cet ordinateur en train d'écrire ces paroles, c'est que j'ai trop peur de la mort pour passer aux actes, car sinon, ça ferait longtemps que mon nom serait apparu dans les chroniques "nécrologie", ça ferait longtemps que mon problème serait réglé. Et qui aurait vu la différence ? Quand on est seule, y a-t-il une différence ? Les gens ne s'aperçoivent plus si tu es là ou pas… Tu es comme un meuble. Alors quelle différence ?

À l'avenir, si quelqu'un vient crier à l'aide chez vous, de grâce, prenez-le au sérieux… Il en est peut-être à sa dernière tentative pour trouver une solution avant de commettre l'irréparable…

Merci de m'avoir lue et de publier cette lettre sur votre blogue. Je crois que si elle est lue, elle pourrait faire réfléchir, du moins, je l'espère.

Sujet: Re: Accompagner, c'est aimer en silence Dim 4 Mar 2007 - 23:06

Merci Fille de Sainte Claire,

De nous avoir partagé ce cri pour la vie, que tu as trouvé sur le net.

Paix et joie, Richard

Sujet: Re: Accompagner, c'est aimer en silence Mer 7 Mar 2007 - 18:11

Moi je croyais plutôt que c'était un cri de désespoir lancé pour ouvrir les yeux d'un monde qui ferme ses oreilles aux nombreux appels au secours.

Sujet: Re: Accompagner, c'est aimer en silence Mer 7 Mar 2007 - 18:33

Fille de Sainte Claire a écrit:: Moi je croyais plutôt que c'était un cri de désespoir lancé pour ouvrir les yeux d'un monde qui ferme ses oreilles aux nombreux appels au secours.

Bonjour,

Un cri de désespoir ne pourrait-il pas aussi dire je veux VIVRE aidez-moi?

Sujet: Re: Accompagner, c'est aimer en silence Jeu 8 Mar 2007 - 15:39

Serviteur a écrit:

Fille de Sainte Claire a écrit:: Moi je croyais plutôt que c'était un cri de désespoir lancé pour ouvrir les yeux d'un monde qui ferme ses oreilles aux nombreux appels au secours.

Bonjour,

Un cri de désespoir ne pourrait-il pas aussi dire je veux VIVRE aidez-moi?

Oui