Jean modérateur
Nombre de messages : 201 Age : 79 Loisir : marche, lecture intérêt : Bible, informatique Date d'inscription : 12/08/2006
| Sujet: 11ème dimanche du temps ordinaire Lun 9 Juin 2008 - 10:01 | |
| Lectures du jour : Lectures du jour : http://missel.free.fr/Annee_A/TO/1/11.html
Appelés et envoyés "La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux." Cette parole de Jésus nous rejoint aujourd'hui. Ce constat est douloureusement ressenti par nos évêques qui réfléchissent en ce moment sur les besoins du diocèse et des communautés chrétiennes. Ils examinent les postes à pourvoir, les changements d'activités ou de missions à effectuer. Compte tenu de l'état actuel du nombre de prêtres, de leur état de santé et de leur âge, ce n'est pas une tâche facile pour un évêque.
Or voilà que les textes bibliques de ce dimanche nous parlent de l'appel de Dieu. Moïse a été appelé par le Seigneur. Il est devenu son interlocuteur sur la montagne sainte. Ce n'est pas pour lui-même que Dieu l'appelle mais pour la libération du peuple d'Israël et pour le service de l'alliance. Quand Dieu appelle quelqu'un c'est toujours en vue d'une mission. Il veut faire de nous des hommes et des femmes libres, des partenaires. Il a vu la misère de son peuple. Cela, il ne peut pas le supporter. Il nous envoie donc vers nos frères.
Ce message, nous le retrouvons dans l'évangile. Jésus vient de commencer sa prédication. Il est saisi de pitié par ces foules qui viennent à lui car elles sont comme des brebis sans berger. Il est touché au plus profond de lui-même, dans sa tendresse humaine et divine pour les pauvres et les petits. La situation de tous ces gens lui fait mal au cœur. La mission de ses apôtres va donc s'enraciner dans cette "pitié" du Seigneur pour tous ces gens qui sont là devant lui. Ils seront envoyés pour témoigner de cette tendresse de Dieu pour les petits, les pauvres et les exclus.
Le Christ n'a pas changé. Il voit la détresse matérielle et spirituelle des foules d'aujourd'hui. Si nous sommes un peu attentifs à ce qui se passe autour de nous et dans le monde, nous voyons bien le désarroi et le découragement qui se lisent sur les visages. Comme celles d'autrefois, les foules d'aujourd'hui sont sans vrai berger. Beaucoup sont entre les mains des mercenaires ou de semeurs d'illusions. Nous voyons des enfants et des jeunes sans repère et sans avenir, des adultes sans raison de vivre. Des croyants quittent l'Eglise parce qu'ils ne s'y sentent pas accueillis ni écoutés. Ils s'en vont parce qu'ils ne trouvent pas de réponse à leurs interrogations ni à leurs besoins spirituels. Avec Jésus, laissons-nous prendre aux entrailles par cette détresse qui nous interpelle.
Face à cette urgence, nous attendrions un projet pastoral avec des mesures pratiques et immédiates. Or voilà que la première mesure que nous propose Jésus c'est de nous mettre en prière : "Priez le Père d'envoyer des ouvriers pour sa moisson." Le Christ lui-même passait de longs moments, parfois des nuits entières à prier le Père, surtout avant de prendre les décisions les plus importantes. Le Royaume de Dieu ne peut advenir sans notre prière. C'est une des principales demandes du "Notre Père" : "Que ton Règne vienne…"
Si Jésus insiste si fortement sur l'importance de la prière c'est parce qu'elle nous met au diapason du cœur de Dieu. Elle n'est pas un refuge pour nous dispenser de nos engagements. Nous ne prions pas pour demander au Seigneur d'envoyer les autres mais pour lui demander de nous aider à entrer dans sa volonté. Nous nous tournons vers lui pour lui demander de nous transformer, de faire de nous des ouvriers passionnés et efficaces pour la mission.
Trop souvent, nous avons tendance à nous lamenter sur ce qui ne va pas, le manque de prêtres, les églises à moitié vides, le nombre d'enfants qui ne vont plus au catéchisme… Cela ne sert à rien de gémir et de rappeler ce qui se faisait autrefois. Il y a bien mieux à faire. Nous avons besoin d'un nouveau regard sur le monde d'aujourd'hui, un regard optimiste et généreux. Grâce à la prière, nous apprenons à aimer nos frères tels qu'ils sont, comme le Père les aime. Nous entrons en communion avec les sentiments du Père et du Christ. Nous devons aimer ce temps qui est le nôtre avec ses ombres et ses défaillances. L'Evangile c'est la bonne nouvelle annoncée aux petits et aux exclus. Ils ont la première place dans son cœur.
Après ce temps de prière, Jésus choisit les Douze pour leur confier l'annonce de l'évangile. Il leur adresse des recommandations précises : "N'allez pas chez les païens !" C'est trop tôt. Allez d'abord chez le peuple élu. C'est lui qui convertira le monde païen. Le Christ nous envoie auprès de nos frères chrétiens pour qu'ensemble nous soyons ses témoins auprès de ceux qui ne le connaissent pas. L'annonce de l'évangile a besoin de communautés unies, vivantes et engagées. Il continue à appeler des prêtres, des diacres, des religieux et religieuses, des chrétiens généreux qui s'engagent résolument à sa suite.
"Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement !" Le don de Dieu est toujours gratuit et sans mérite de notre part. Accueillons cette gratuité du Seigneur et apprenons à vivre dans la gratuité… Cela signifie plusieurs choses : Ne pas rechercher la considération ni la gloire de ce monde, aimer nos frères sans attendre qu'ils le méritent, ne jamais dire : "Ces gens-là ne sont pas intéressants. C'est tous les jours que nous sommes sauvés et pardonnés gratuitement. Jésus compte sur nous. Le maître d'œuvre c'est lui. Nous ne sommes pas à notre compte mais au sien. Demandons-lui qu'il nous donne la fougue et la fidélité de Moïse. Qu'il nous envoie son Esprit pour que nous donnions gratuitement ce que nous avons reçu gratuitement. Qu'il nous apprenne à écouter sa voix et à observer son alliance. D'après diverses sources Jean C | |
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