La foi nue...

Est-ce que je crois ? Qu'est-ce que je crois ?
Ai-je la foi ? Et foi en quoi ?
Certains jours je crois avec éblouissement qu'un Dieu est possible, et même qu'il existe.
D'autres jours je ne sais pas, je ne sais plus, j'ai tout oublié.
Mais cette foi, d'où me vient-elle ? Comment l'ai-je attrapée ?
On me l'a mise au coeur, et je voudrais l'avoir trouvée toute seule.
Je voudrais qu'elle soit mienne.
Dépouillée, neuve, née ce matin.
Et là, en ouvrant un livre qui se lit le dimanche, je découvre cette phrase étonnante de Gustave Thibon.
Une phrase qui me réconcilie avec ma foi reçue.
Qui me donne envie de la nettoyer davantage.

" La foi nue ? Oui.
Mais avant d'être nue, il faut qu'elle ait été habillée.
Elle commence par le vêtement (j'entends son enveloppe psychologique et sociologique) et le mot même de dépouillement, cher aux mystiques, implique l'existence et la nécessité de ces voiles.
Sa destinée est de naître habillée et de mourir nue.
Elle présuppose au départ ce qu'elle doit éliminer en chemin."

Oui...
Mais une foi nue est fragile, n'a rien pour se protéger.
Rien pour se cacher derrière...
Qu'importe, je préfère une foi nue qui soit mienne à une foi encombrée, si recouverte de couches imperméables qu'on ne voit plus sa lumière intérieure.
Il y a de l'ouvrage en perspective !
J'ai encore quelques voiles à déchirer.
Quelque pudeur à vaincre...
Et vous, avez-vous une foi emmitouflée dans ses habits d'hiver, ou légère et aérée, comme une jeune femme qui se promène sur la plage, à peine vêtue ?
Je vous laisse ma plume pour tenter d'y répondre.
Merci.

Mireille

Bonjour Mireille, Paix et tout Bien.
Pardonne moi, mais pour moi la Foi est un don de Dieu. Ce don je peux en vivre si j'ouvre mon coeur.
Car si j'ai la foi et que je ne peux pas par mes actes en témoigner ma foi est bien belle est bien morte.( épître de Jacques).
St Paul nous dit aussi que ce qui restera n'est que l'amour.
Jésus nous dit que si nous aurions la foi gros comme une graine de moutarde et que nous dirions à cet arbre de se jeter dans la mer: l'arbre le ferait.
Je prie donc le Seigneur pour qu'il fasse grandir la Foi; pour que notre humanité grandisse et s'"épanouisse en justice et en fraternité. La gloire de Dieu est que notre humanité produise du bon fruit.
Oui, Seigneur je crois que tu seras notre joie, notre réconfort, notre Vie Éternelle. Et que Tu veux des aujourd'hui
faire sur cette terre ton royaume de Paix d'amour et de joie.
Heureux l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur.

J.V.

Cher Tonetti,

Autrefois - autre foi ! - je croyais comme toi que la foi était un don de Dieu.
J'étais un peu embêtée de ne pas savoir pourquoi ce don n'était pas reçu par tous de la même façon ! Pourquoi certains n'en voyaient jamais la moindre trace...
Aujourd'hui, je me demande vraiment si Dieu distribue, sans tenir compte de notre liberté, le don de la foi.
"Tiens, vas-y, crois en moi, je te donne ce talent !"
Je pense plutôt que Dieu nous aime. Et nous attend. Et patiente infiniment.
Et met sur notre route de petites lueurs qui nous aident à le chercher.
Je crois que Dieu nous espère.
Il nous donne peut-être tout ce qu'il faut pour croire.
Mais la foi, le fait de croire, le mouvement de l'âme qui s'ouvre à la présence invisible, doit naître et grandir. De nous, en nous.
Je pourrais accepter plus simplement cette proposition :
Dieu met en nous la semence de la foi.
Parfois le terreau est favorable, et elle pousse sous le regard de Dieu.
Parfois la semence se perd et la vie croît autrement.
Mais la vie est là.
Et Dieu continue d'espérer, et de croire en nous.
C'est ainsi que se décline ma foi aujourd'hui.
Amitiés.

Mireille

Chère Mireille, Paix et tout Bien.
Tu as raison de dire que Dieu nous aime. Et le fait de me le dire témoigne de ta Foi en un Dieu d 'Amour.
Tu me dis aussi ta Foi en me disant que Dieu espère.
Je crois aussi que Dieu est Amour et que son amour est si grand qu'il accepte que ses enfants puissent ne pas croire mais Il souffre de voir ses enfants mourir. car la vie éternelle c'est de croire en son fils Jésus Christ mort et ressuscité.
Ce Dieu est conscient que tout homme ne peut pas vivre sans amour et sans espérance. Tout homme même s'il ne croit pas en Dieu croit en l'amour et espère. si non il ne peut pas vivre.
J'entends aussi des personnes me dirent ne pas croire en Dieu mais ils croient en la vie, ils croient en l'homme. Ils font confiance à la vie.
Alors je me suis posé la question pourquoi?
Chacun doit en vérité trouver la réponse et pour moi je dois en vérité et en Esprit et en toute humilité chercher.
Ainsi la Bible peut ouvrir ton coeur et te donner une solution qui doit être discerné par ton Église.
j' ai compris que l'orgueil à éloigné l'homme de Dieu et que l'humilité le rapproche de Dieu. St François a trouvé ce chemin de l'humilité et de la pauvreté: son coeur a été inondée de l'amour de son Dieu.


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semons la joie

Autrefois, je croyais en Dieu en me disant que, tant qu'à faire, autant croire et être contente que ce soit vrai, au final, et gagner ainsi mon Paradis, plutôt que ne pas croire, m'égarer, et risquer de manquer le rendez-vous de Dieu, par ignorance ou par résistance !

Aujourd'hui, quand je crois en Dieu - oui, cela m'arrive encore ! - c'est totalement gratuit.
Ce n'est pas intéressé. Ce n'est pas pour faire bonne mesure, ou bonne figure.
Quand je crois, c'est simplement pour connaître Dieu.
Pour le voir face à face.
Pour être saisie...
Pour être consumée d'amour par ce Dieu que j'imagine aimant.
Quand je crois à une vie éternelle, ce n'est pas pour gagner enfin ce bonheur qu'on n'a pas sur la terre.
Ce n'est pas pour festoyer sans fin au banquet éternel.
Ce n'est pas pour recevoir ma récompense...
C'est pour avoir la chance de prolonger là-bas, ou là-haut, la vie de relation qui fait tout mon bonheur sur la terre.
Avec Dieu.
Mais aussi avec vous. Vous que j'aime et qui comptez pour moi.

Cela me fait penser à cet homme qui voulait revenir à Dieu, après de longues années d'errance et qui disait :
"Je ne veux pas ressembler à l'Enfant prodigue de l'Evangile, je m'interdis tout pressentiment d'un veau gras à l'horizon de mon repentir.
Je rêve plutôt d'un Enfant prodigue qui reviendrait au logis paternel en apprenant que la maison est en ruine, les champs en friches, les étables désertes et le Père agonisant..."
C'est un peu comme cela que je veux croire en Dieu.
Car le Dieu que j'aime, et dont je désire très fort l'existence, même s'il était un mendiant, serait plus séduisant que tous les princes de ce monde.
Séduisant par son amour.
Rien d'autre n'a d'importance finalement.
J'espère que ce Dieu-là m'entend !
Quant au veau gras, s'il insiste vraiment, je veux bien y goûter avec lui, à condition de pouvoir vous inviter aussi.
Je me réjouis !

Bonjour et merci Mireille pour ce partage et merci également à Tonetti.

La foi nue... vraiment très intéressant, car si le contexte historique et sociologique de ma naissance aurait été différent, de quelle foi pourrais-je parler

Je constate que dans ma propre famille... il y a interruption dans l'enseignement de la foi que j'ai reçu et que j'ai essayé de transmettre.......

Donc mes petits enfants de quelle foi pourront-ils témoigner ?

Je pourrais être très pessimiste pour leur avenir ou simplement l'avenir.... mais il n'en est rien, suis-je pour autant inconscient ?!?! Je ne crois pas, car je crois en la VIE... et ELLE, elle connaît..... l'Alpha et l'omega.

La foi c'est:
-Comme un coup de foudre un jour qui vous traverse, vous ne savez pas vers ou vous allez, ni vers qui vous allez.
-Un choix qui vous tiraillent entre le désir de vivre sa vie comme avant et cette envie de savoir, sans pouvoir l'expliquer, jour après jour ce qui vous pousse à aimer ce Dieu.
-C'est vouloir suivre les paroles de Dieu et en même temps rêver secrètement toute les nuits de faire le contraire.
-C'est baisser la tête face à ces amis et familles, face à leurs railleries et sentir le soir les larmes couler le long de vos joues, en se disant :- j'aurais du leur dire, que je l'aime.
-C'est vouloir crier au mond entier:-aimez-le et en même temps ne vouloir le garder que pour soi.

La foi c'est un jour s'apercevoir que l'on sera toujours humain face à Dieu, mais que jour après jour à force de toujours vouloir lui donner de l'amour, il ricoche sur d'autre.
Que ce n'est plus Dieu seul que l'on aime, mais toute une communauté.

Comme tu as raison, Richard, de croire que la foi ne mourra pas à cause de nos "interruptions" et de nos lâchetés !
Si Dieu ne devait compter que sur nous pour lui faire de la publicité, il serait vite transformé en Superman-Docteur-Gadget !
Heureusement, toute la création lui rend hommage et parle de lui en vrai !
Le ciel, les montagnes, les oiseaux, les brins d'herbe.
La rivière qui coule, le feu qui dévore, la lumière qui fait chanter les couleurs, la lune qui déchire l'obscurité.
La main qui se transforme en caresse, le regard qui révèle la tendresse.

Et quand un enfant s'émerveille devant une brindille qui marche toute seule - car, sous elle, se cache une fourmi ! - il est confronté au magnifique !
Il découvre le mystère, et il commence à réfléchir.
Il lève les yeux au ciel.
Et debout, il cherche à donner un sens à ce qui le dépasse.
Et la vie se révèle, peu à peu.
Et dans la vie, c'est Dieu qui parle.
Et quand l'enfant ne comprend plus, il pose des questions.
Là, si quelqu'un s'applique à lui répondre, le dialogue reprend, et la vie peut inventer un nouveau moyen de révéler l'alpha et l'oméga à celui qui cherche.

C'est cela la foi !
Faire confiance. Ne jamais se décourager.
Croire en Dieu, en l'homme, en la puissance de la vie.
C'est cela l'espérance : croire encore quand tout porte à ne pas croire.
C'est cela la foi nue !

Mireille

Citation :

C'est cela la foi !
Faire confiance. Ne jamais se décourager.
Croire en Dieu, en l'homme, en la puissance de la vie.
C'est cela l'espérance : croire encore quand tout porte à ne pas croire.
C'est cela la foi nue !

Mireille

Tout a fait d'accord avec toi Mireille... merci!