Serviteur des serviteurs
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| Sujet: Bref historique de l'OFS -- Lucchésio et Bonadonna Lun 24 Juil 2006 - 23:58 | |
| Un couple comme premier franciscain séculier (Tertiaire, anciennement) "Lucchésio et Bonadonna"
Après le Chapitre, François, qui était déjà en très mauvaise santé, entrepris de prêcher dans les villages autour d’Assise. Il invitait au repentir en mettant l’accent sur les vices et les vertus et leur conséquence dans la vie de l’au-delà. Les gens étaient très touchés par ses paroles et en vinrent à le suivre partout, délaissant leurs occupations journalières et le harcelant pour qu’il leur montre comment tirer profit de ses enseignements.
Beaucoup d’hommes mariés voulaient se séparer de leurs femmes, pour embrasser la vie religieuse; et de leur côté les épouses voulaient se cloîtrer. Mais François ne voulait pas défaire de bons mariages, ni accepter une dénatalité dans la population, il leur suggérait plutôt de servir Dieu dans leur maison et leur promit une règle de vie qui leur permettrait d’avancer dans la vertu et de vivre religieusement mais sans les austérités de cet état de vie.
François dut répéter cet avis dans plusieurs villes de la Toscane, particulièrement à Florence parce que la population avait déjà commencé la construction d’un monastère pour femmes. Pendant qu’il réfléchissait sur le mode de vie à proposer, il les rencontra tous et les sépara en 2 congrégations, une pour homme et l’autre pour femme, nommant pour chacune un président, des exercices de piété et de vertu. Avec les aumônes que ces 2 congrégations avaient ramassé, un hôpital pour les malades et les gens âgés fut construit à l’extérieur de la ville et les membres continuaient à pratiquer les vertus.
Un jour que François allait de Florence à Gagiano, il rencontra un commerçant dont le nom est Lucchésio qui, auparavant avait été très avare et même partisan des Guelph, s’était converti depuis quelques mois et vivait maintenant comme un vrai chrétien. Il donnait de grandes sommes en aumône, s’occupait des malades dans les hôpitaux, accueillait des étrangers chez lui et cherchait à convaincre sa femme Bonadonna à faire la même chose. Ils demandèrent à François de les mettre encore plus sur le chemin de la sanctification mais de façon maritale. François répondit : « Depuis quelque temps, je pense à instituer un troisième ordre, dans lequel les gens mariés pourraient servir Dieu dans la perfection et je crois que vous seriez prêts à y entrer »
Après mûres réflexions, Lucchésio et sa femme acceptèrent de se joindre à ce troisième ordre (Tiers-Ordre). Il leur fit prendre un habit simple de couleur grise, avec une ceinture de corde à plusieurs nœuds, et leur enseigna verbalement certains exercices pieux à faire jusqu’à ce qu’il ait créé la règle.
Ce fut le commencement du Tiers-Ordre de Saint François, dont beaucoup de personnes des environs de Pogibonzi adhérèrent et qui essaima vers Florence par le biais des fraternités d’hommes et de femmes du début. L’année suivante, François créa la règle pour cet ordre qu’il appela la Fraternité de la Pénitence, mais aussi appelé : le Troisième Ordre, l’Ordre des Tertiaires en référence aux 2 autres ordres : Frères mineurs et les Pauvres Clarisses. Cette règle fut finalement approuvée par le pape Nicolas IV et Léon XIII, et en 1978 par Paul VI , avec des changements pour l’adapter au monde du 21e siècle.
( à ces début) La profession consistait en la promesse de garder les Commandements de Dieu, et de faire les pénitences requises par le prêtre lors de ses visites pour les manquements à la règle. L’habit est semblable à celui que Lucchésio et sa femme reçurent, mais il n’est pas obligatoire pour tenir compte de l’état vie du tertiaire, des coutumes du pays dans lequel il vit. Les exercices spirituels, établis par la règle, ne sont pas contraires à la vie dans le monde du tertiaire. Des jours de jeûne et d’abstinence son prescrits, mais modifiés pour tenir compte des femmes enceintes, des malades, des voyageurs et des travailleurs. Il est très clairement exprimé que la non-observance de ses lois n’entraîne nullement la peine du péché, à moins que la faute ne contrevienne aux lois de Dieu ou de l’Église. (Pour aujourd’hui, voir la Règle de 1978)
Lucchesio et sa femme, qui furent les premiers tertiaires de François, eurent par la prière et le travail une sainteté que Dieu confirma par beaucoup de miracles durant leur vie et même après leur mort; Bonadonna fut malgré tout sanctifiée par son mari. Même si elle avait fait comme son mari et était devenue très pieuse, elle n’en continuait pas moins de désapprouver les grandes sommes qu’il donnait en aumône, essayant de tout son pouvoir de l’en empêcher, et, conséquemment, avec un esprit d’avarice et d’intérêt personnel, elle s’emportait et avait peur de manquer de choses essentielles.
Un jour que Lucchesio eut donné tout le pain qu’il avait dans la maison aux pauvres, il supplia sa femme de donner quelque chose à ceux qui arrivaient. Elle s’emporta contre lui, comme la femme de Tobias, lui reprochant le parti-pris pour les pauvres versus sa famille, et, en terminant, ajouta qu’il était certain que les jeûnes et les veilles avaient causé des problèmes dans son cerveau. Son mari, aussi patient que charitable, ne fut pas irrité par ses reproches, Lucchesio lui demanda doucement de regarder à l’endroit où le pain était conservé, en pensant à la toute puissance de Dieu qui avait rassasié plusieurs milliers de personnes avec seulement quelques morceaux de pain et poisson. Bonadonna fit ce qu’il lui demandait et trouva une grande quantité de pain frais, assez pour subvenir aux besoins des pauvres. Ce miracle eut un effet salutaire sur elle, à partir de ce jour, les deux époux se donnèrent pour les pauvres jusqu’à leur mort. La charité de Lucchesio nous démontre que l’aumône que nous faisons ne nous appauvrit pas, mais au contraire, quelque fois Dieu augmente la quantité de bien qu’une personne possède pour donner encore plus et la conversion de Bonadonna prouve que l’avarice et le propre intérêt, camouflés sous le prétexte de l'économie, rend la prière vaine et décevante. Texte traduit et adapté. Source : http://forum.forumactif.com/viewtopic.forum?p=1168797#1168797 | |
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